DDU "by night"
Le « 42 », dortoir des hivernants à gauche, batiment géophy à droite et le laser du lidar en arrière plan, tout à droite
Je vous parle toujours de ce qu’il se passe le jour, chez nous. Pourtant depuis l’équinoxe, nos jours raccourcissent et ça ne passe inaperçu pour personne. Dans quelques mois, la nuit sera notre plus grande compagne et il est temps que je vous parle de ce que l’on fait ou de ce que l’on voit dans le noir.
Comme partout, hormis dans les lumières de la ville, ce que l’on peut observer en premier, ce sont les étoiles. Au début, j’étais un peu perdue dans ce ciel inconnu, moi qui ai plutôt mes repères dans le ciel de l’hémisphère Nord… Puis, finalement, après quelques soirées passées à chasser les constellations, on finit, encore une fois, par se sentir chez soi sous cette nouvelle voûte céleste.
J’ai ma petite préférence pour la constellation du Scorpion (que vous pouvez voir dans l’hémisphère nord à une certaine période) avec sa belle géante rouge nommée Antarès. Mais évidemment la « star » du ciel reste la Croix du Sud, constellation représentée sur les drapeaux de l’Australie et de la Nouvelle Zélande.
La Croix du Sud dans les "griffes" du Mât Iono
Puis, autre chose qui fait rage dans les esprits de chacun en ce moment et qui s’observe déjà un peu moins partout et un peu plus « nulle part »… les aurores !!!! Alors, juste un petit aparté, histoire de faire encore ma « Marinette qui se la pète » : ici les aurores sont des aurores australes et non des aurores boréales. La différence ? Aucune ! Non, sincèrement, aucune. Une aurore c’est une aurore ! Mais si l’aurore est observée au Nord on appelle ça une aurore boréale ; si elle est observée au Sud, c’est une aurore australe.
Aurore australe à la Croix Prud'homme
Ici, la chasse aux aurores australes est lancée depuis quelques temps déjà et s’avère un peu plus « technique » que la chasse aux constellations. On a pour consigne d’appeler le numéro « standard » mis en place par notre géophy préféré (je veux bien sûr nommer Adrien) dès qu’une aurore apparaît dans le ciel. Suite à cet appel du 112, tous les téléphones des « chasseurs d’aurores » vont retentir dans les chambres. Comme les murs du dortoir sont épais comme du papier à cigarettes, les pacifistes, non chasseurs d’aurores, sont également réveillés !
Aurore australe au dessus de la piste du Lion
Les aurores m’étonnent. J’ai beau savoir comment ça fonctionne, je regarde tout ça avec des yeux d’enfant. Je trouve ça magique. L’intensité des couleurs et les formes changent à vue d’œil. On peut facilement voir les rideaux de l’aurore se former puis descendre comme une pluie de lumière verte. Je me répète, dans ces moments là, l’explication du phénomène : des particules de vents solaires qui entrent en interaction avec le bouclier magnétique de notre planète… je ne rentrerai pas plus dans les détails, parce que je ne maîtrise pas assez le sujet et je pense que vous en apprendrez autant et même plus si vous cherchez par vous-même, ailleurs.
Par contre, devant ce spectacle, je réalise à quel point certains peuples nordiques ont pu relier les aurores à une intervention des esprits ou autres histoires dans le genre. Face à un phénomène de cette ampleur, ils ont même du avoir peur parfois, au même titre que pour une éclipse ou un tremblement de terre…
Mais assez parlé d’Aurore pour l’instant, je vais vous parler de Floriane maintenant. Vous ne voyez sans doute pas le rapport ? Il y a une dernière chose étrange que l’on peut apercevoir dans le ciel, les jours, ou plutôt, les nuits de beau temps. Je veux bien sûr parler du laser du Lidar !!! Le lidar est un instrument qui permet d’étudier la stratosphère et qui permet de mesurer l’évolution de la couche d’ozone. Floriane, en bon maître djedi qu’elle est (ou plutôt en bon VCAT lidar), allume son sabre laser dès que les conditions le permettent, c'est-à-dire dès qu’il fait nuit, sans neige, sans nuage…
La voie lactée, le LIDAR et la Croix du Sud
à gauche de "la pointe" du lidar
Voilà pour les "nocturnes adéliennes" : DDU by night n’a presque plus de secret pour vous. Il y a, évidemment, les avantages et les désavantages de la nuit. C’est vrai, on ne peut plus sortir aussi facilement, après manger, le soir, pour se promener. Les nuits sans lune, ici, sont vraiment noires. J’y trouve pourtant mon compte dans cette avancée de la nuit : je peux maintenant admirer les couleurs du lever de soleil sans me lever à 4 ou 5h du matin. Bientôt même en me levant à 8h, je serai de la partie ! Elle n’est pas belle la vie ?!
Bisous à tous,
Et bonne nuit,
Marie