Il était une fois l’Histoire : épisode 3

Pour vous rappeler le dernier épisode, nous sommes en novembre 1948 et le navire « Commandant Charcot » vient de quitter le Port de Brest.

A bord, la « routine des longues traversées s’installe ». ..

Le 20 janvier, jour anniversaire du débarquement de Dumont d’Urville il y a 139 ans, le navire est à 1000 miles de Hobart. Le 26 janvier, enfin, l’équipage arrive à en Tasmanie. Le 5 février les voilà repartis, cap au Sud… le 11 février, ils rencontrent leur premier iceberg ; le lendemain, le Charcot pénètre dans le pack.

Le navire "Commandant Charcot" dans le pack.(Photo tirée de "Ceux de Port Martin)

S’en suivra de nombreuses manœuvres et de nombreux zigzags pour se frayer un chemin entre les plaques de glace. Demi-tour, nouvelles tentatives, rien à faire, le pack est continu et infranchissable. Cela ne va pas sans rappeler une autre histoire, celle de Schakleton, dont le navire, prisonnier des glaces à été écrasé entre le pack et un iceberg….
Cela fait réfléchir.

Le 22 février 1948, le Commandant Douguet décide de renoncer.
L’expédition n’atteindra jamais « la terre ferme ». On rentre à la maison ! Et le retour doit être rapide pour que le prochain départ ait lieu à temps…

Brest, septembre 1949 : le vrai départ et toujours 11 polaires… quasiment les mêmes. Un an après leur première tentative, ils repartent. Et rebelote : golf de Gascogne, Madère, les Canaries…

Cette traversée va malheureusement être marquée par une triste histoire.
J.A. Martin, l’un des 3 pionniers de l’expédition est retrouvé mort dans sa couchette. Le corps est déposé au cimetière du Cap de Bonne Espérance, où il repose toujours. Le navire et son équipage continuent leur route.

Le 1er décembre 1949, arrivés à Melbourne, ils récupèrent les chiens qu’ils avaient laissés au voyage précédent. Le 8 décembre, ils sont à Hobart et récupèrent là aussi le matériel qu’ils avaient laissé. Puis, le 21 décembre cap au sud… l’histoire recommence.

L’histoire recommence mais pas tout à fait de la même manière. Après de nombreuses manœuvres dans le pack, le navire rentre en eau libre le 18 janvier à 1h30 du matin ! Puis ils débarquent sur un rocher de 10 m de haut au dessus de la mer. Après les premières reconnaissances et les premières discussions, ils décident de s’y installer.

Emplacement de la base de Port Martin sur le territoire de Terre Adélie
(Photo tirée de "Ceux de Port Martin")

Les premières semaines sont consacrées au débarquement. Les tentes de chantier sont montées. L’équipe à terre commence à apprendre le vent de Terre Adélie et lutte pour défendre les tentes dont le tissu, pourtant épais, se déchire par frottements sur les cartons.

Déchargement du bateau à Port Martin ( Photo tirée de " Blizzard" de Michel Barré)

Le 2 février, le 68ème et dernier chaland arrive sur la côte : Le déchargement est terminé. Le lendemain, les couleurs sont hissées à l’endroit du débarquement auquel est donné le nom de Port-Martin…

Et puis, le 8 février 1950, le navire appareille laissant à terre pour un an les 11 polaires… et les 28 chiens.

Après Dumont d’Urville et l’expédition de 48, la mission TA 3 est la première dans l’histoire à hiverner en Terre Adélie.

Suite au prochain épisode !

Marie


PS : le texte est encore tiré de « Ceux de Port Martin ».

Comments

[veronimo]

super enrrichissante cette grande aventure d'histoire avec également des supers photos!!!!
merci beaucoup pour cette histoire !!!!
grosses bises maman

[Alain]

Silence radio de DDU, la TA 60 récupère de la soirée "Skuarock",...!!! dont nous attendons bien évidemment le retour,....et en particulier sur les dédicaces...!!!!

Amitiés à tous

Alain

[Matticus]

Merci Marie pour la site de cette histoire!

Très bientôt on va pouvoir partager notre ciel!

A pas tard!

Matt

[Moselle47]

au fur et à mesure de ton séjour.
Tant mieux et on en serait presque à souhaiter que tu y sois affectée définitivement, juste quelques coupures par ci par là pour retourner voir les gens que tu aimes.
Merci pour cette leçon d'histoire qui nous montre le courage et la témérité de vos prédécesseurs pour parvenir à leurs fins. On comprends aussi toute la difficulté de la tâche mais aussi la hargne qui les habitait. Enfin, en laissant derrière eux chiens et matériels on voit qu'ils avaient de la suite dans les idées.
Bisous Jean-Paul